Une femme qui assume son âge, ses rides, ses cheveux blancs, suscite -aujourd’hui encore- l’étonnement.
On a parfois presque de la peine pour elle, on dit qu’elle « se laisse aller ».
Moi j’ai décidé justement de me laisser aller, de me laisser vivre, de me foutre la paix, de me laisser tranquille.
J’ai 44 ans, je les ai bien vécues ces années passées, et je profite tellement de mon présent et des mes instants que j’oublie presque que j’ai un passé.
Mon futur ? Je m’en soucie très peu. D’ailleurs, qui peut garantir son futur ? Ou même d’en avoir un ?
Mes cheveux blancs, sont beaux, lumineux, bien visibles, bien assumés, bien brillants.
Pourquoi chercher à les cacher sous des produits chimiques ?
Mes cheveux blancs je les aimes, ils sont forts et soyeux, mes cheveux blancs sont magnifiques !
Mes cheveux blancs ne sont pas seulement les reflets du temps, mes cheveux blancs symbolisent un militantisme quotidien pour l’égalité homme-femme.

Un homme aux cheveux poivre et sel est un homme sexy, une femme aux cheveux poivre et sel est vieillissante et ne prend pas soin d’elle.
La femme n’a pas le droit de vieillir, de grossir, de flétrir.
Une femme doit être à la fois femme, mère, working girl, et sex-symbol.
Cette quête incessante d’une jeunesse éternelle, ce refus du temps qui passe, ce masquage permanent des « signes de l’âge », comme si c’était une honte, comme si c’était une anomalie.
Moi j’ai décidé d’être moi, avec mes taches, mes cheveux poivre et sel, mes vergetures, et mes rides.
J’ai décidé de me laisser aller, justement !
Me laisser aller à la vie, de ne plus me prendre la tête pour les futilités d’un physique normalisé et obligatoire, un physique impossible nourri par les fantasmes d’une poignée d’hommes, qui décident qui de nous, femmes, est normale, et qui ne l’est pas.
Libérons-nous de ces chaînes qu’on se met nous-mêmes, de tous ces carcans qu’on s’obligent, de toutes ces règles qui décident à notre place.
Oui on vieillit, oui on grossit, oui on flétrit, et alors ?
Allons-nous, nous les femmes, accepter ces dictats jusqu’à la mort ?
Soyons libérées, soyons nous-mêmes quel que soit notre âge, soyons nous-mêmes, nous sommes si belles ! ❤️
Je conclue mon texte par une magnifique phrase du poème d’Aragon, chanté par Georges Brassens :

À méditer dès cet instant même…
Avec tout mon amour 💋

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